J’aime la section 80 des Doctrine et Alliances, c’est une des sections les plus incompréhensibles. Elle contient l’appel en mission d’un homme nommé Stephen Burnett. Le Seigneur dit : « C’est pourquoi, allez prêcher mon Évangile, que ce soit au nord ou au sud, à l’est ou à l’ouest, peu m’importe, car vous ne pouvez faire fausse route. »
Certains pourraient lire et dire « bon, le Seigneur s‘en fiche. » Ce n’est pas ce qu’il a dit. Le Seigneur sait qu’il fera faire à Stephen Burnett ce qu’il est supposé faire. Tout ce que Steve Burnett a à faire, c’est de bouger ses pieds : « Stephen, bouge. Tout simplement. »
Ce n’est pas que le Seigneur s’en moque. C’est plutôt que Stephen n’est pas aux commandes. Il ira là où il a besoin d’être. Il sera influencé, guidé et dirigé. Nous avons parfois des attentes. Si ça ne vient pas quand nous le voulons, comme nous le voulons, nous pensons que le Seigneur ne nous a pas entendu. Nous devons faire attention de ne pas rendre bêtement Dieu responsable.
Nous n’obtenons pas fréquemment de véritables réponses, grandioses et rapides. Elles ne sont ni grandioses ni spectaculaires, elles arrivent ligne sur ligne, précepte sur précepte, un peu ici et un peu là. Nous devons attendre le Seigneur et non pas lui imposer de date limite. Si nous suivons ce chemin et croyons, et pas seulement disons et acceptons, mais croyons que « je peux avoir la compagnie du Saint Esprit » dans ma vie, alors « tu ne peux pas faire fausse route. Tu ne peux pas te perdre» devient la phrase la plus fascinante de la section 80.
Ca ne veut pas dire que tout ira dans notre sens ou comme nous le voulons. Mais vous ne vous perdrez jamais parce que vous serez constamment guidés. Néphi est allé 3 fois à Jérusalem pour récupérer les plaques d’airain, n’est-ce pas ? Est-ce que ça l’a perturbé la première fois ? Je ne pense pas.
Il n’a pas réussi la deuxième fois. Il y est allé seulement la 3ème fois, à la façon du Seigneur, ne sachant pas d’avance ce qu’il devait faire. Pourquoi passons nous à côté de la leçon de cette histoire ? C’est au tout début du Livre de Mormon. Je pense que c’est là pour une bonne raison. Nous l’avons lu un million de fois. Nous arrivons aux chapitres d’Esaïe, nous nous arrêtons et revenons en arrière et la relisons encore et encore et encore.
Néphi, que nous considérons comme l’exemple suprême de fidélité, n’avait aucune idée de comment ça allait marcher. Il est juste allé à Jérusalem. C’est ce que nous devons faire. C’est pour cette raison que j’utilise l’analogie de la nage. Vous savez, lorsque vous nagez pour la première fois, vous êtes terrifié. Vous n’avez jamais été dans l’eau, vous ne savez pas à quoi vous attendre. Mais plus vous pratiquez, plus vous vous acclimatez à l’eau et moins vous pensez à vous concentrer sur la mécanique des vagues, vous êtes juste dans l’eau entrain de nager.
Je pense que cette analogie a le mérite qu’on s’y arrête dessus, non pas que nous prenons ça pour acquis, non pas que ça devient facile ou plus tranquille, mais nous finissons par ne plus nous soucier de la mécanique et nous nous laissons aller. Et nous commençons à reconnaître la main du Seigneur nous plaçant là où nous avons besoin d’être.
[…]
Pourquoi y aurait-il besoin d’un modèle prévisible et cohérent [de révélation] tout le temps ? Il y a différents modèles sur la façon dont la révélation vient aux gens. J’ai eu de nombreuses occasions d’aller en Afrique et beaucoup de gens fidèles ont des rêves phénoménaux.
Ce n’est pas rare pour les missionnaires de rencontrer quelqu’un dans la rue et d’entendre la personne dire : « je vous ai vu dans un rêve que j’ai fait la nuit dernière. Et je sais que vous avez un message de Dieu pour moi. Je suis prêt à écouter. »
J’ai servi ma mission en Allemagne. Je n’ai jamais rencontré personne ayant rêvé que je frappais à leur porte. Je ne sais pas pourquoi cette façon en particulier est plus fréquente en Afrique que dans d’autres parties du monde, mais ce n’est pas toujours comme ça. Parfois les gens ont des rêves. Parfois il peut y avoir une poussée soudaine d’inspiration qui est vraiment reconnaissable. Et plus souvent, nous essayons simplement d’être bons et d’avancer et tout comme Néphi nous sommes influencés et guidés sur le moment n’ayant aucune idée de ce qui est entrain de se passer.
Vous devez prendre en considération que lorsque Néphi était entrain d’écrire ces mots que nous avons dans le Livre de Mormon, il réfléchissait aux expériences qu’il avait vécu. Et en regardant en arrière je pense qu’il disait en substance : « Je n’avais aucune idée comment ça allait bien pouvoir marcher. » La foi est un principe d’action.
Tandis qu’il entame son voyage vers Jérusalem, les choses
commencent à arriver, les portes s’ouvrent et il obtient les plaques d’airain. Était-il
sous l’influence de l’Esprit en retournant vers Jérusalem ? Oui. En était-il
conscient ? Je ne pense pas. C’est la même chose pour la majorité d’entre
nous, tout le temps."
Source: ldsliving