L'oxygène c'est comme le bonheur, c'est la vie

Petite conversation très sérieuse entre mes nièces et moi cet été les pieds dans l'eau, sur la vie et tout ce qui tourne autour:
Moi: "Alors les filles, si on devait résumer notre conversation ...L'oxygène c'est...?"
Eglantine* : "la vie!!!"
Moi:" Et?...."
Pimprenelle*: "le canard aussi!"
Le sud-ouest dans toute sa splendeur!

Elles iront loin ces pépettes, elles ont tout compris!

Sérieusement.

L'oxygène c'est réellement la vie. Notre corps est tellement bien fait! Et je suis émerveillée de voir toutes les leçons de vie qu'il m'apprend chaque jour.

Prenez l'oxygène...on respire, l'oxygène va dans les poumons, puis dans la circulation sanguine et se fixe à un petit globule rouge. Et quand vient le moment de nourrir une cellule, le globule rouge relargue l'oxygène qui passe dans le sang pour pénétrer ensuite dans la cellule pour la maintenir en vie.
En fait le coeur de notre existence se résume à ça: que les globules rouges relarguent l'oxygène qui nous maintient en vie. Pas d'oxygène, pas de vie.

Maintenant...il y a des situations dites de "stress" où la demande est plus grande. Donc du coup nos petits globules rouges vont relarguer bien plus facilement de l'oxygène dans le sang pour aider à la survie de nos petites cellules un chahutées. C'est le cas de la fièvre par exemple. Le globule rouge pourrait se dire "oula non, je ne lâche pas mon oxygène, c'est pas bon ce qui se passe, je ne lâche rien, pas de chance c'est comme ça". A la place, le globule rouge sait qu'il a moyen d'aller chercher cet oxygène à chaque bouffée d'air et de récupérer ce qu'il a relargué. Et il est heureux. Il a nourrit ses cellules qui ont un besoin accru, il a rechargé sa cargaison, il peut continuer à être un joyeux petit globule rouge.

Je planchais sur les histoires de pressions impliquées dans le processus et les différentes équations quand ça m'a sauté aux yeux.

L'oxygène c'est comme le bonheur...

C'est en situation de "stress" que la demande est la plus grande...Plus on donne des molécules de bonheur, plus on se répare, plus on va en rechercher...et plus on est en mesure de cultiver ce bonheur.
Cultiver le bonheur c'est sourire, beaucoup sourire, c'est voir ce qu'il y a de drôle dans chaque journée, c'est rester positif quand ça part dans tous les sens, c'est s'autoriser à exprimer cette capacité du bonheur que nous avons tous à chaque instant, à notre façon, mais avec enthousiasme.

"Les hommes sont pour avoir la joie"

Néphi

Ca ne veut pas dire qu'il n'y pas de peine, pas de chagrin, pas de fardeaux, pas de difficultés, pas de cailloux dans la chaussure.
Je crois que ça veut tout simplement dire que nous sommes tous nés avec cette capacité au bonheur...nous sommes programmés pour être heureux et pour exprimer ce bonheur. Bonheur et peine ne sont pas incompatibles.

Quand nous avons fait notre dernière fiv, le matin même du transfert d'embryons nous avons appris que tous nos embryons étaient morts pendant la nuit.
Nous avons eu l'impression de nous écraser du 50 ème étage. Nous avons pleuré.

Puis nous avons décidé de prendre l'air et d'aller manger quelque chose dehors...J'étais en pleine hyperstimulation, mon ventre était tellement rempli d'eau que j'aurais pu passer à la caisse réservée aux femmes enceintes sans problème, la nuit d'avant j'avais failli perdre un ovaire...bref c'était pas chouette.

J'ai pris le temps d'enfiler une jupe avec des collants et nous sommes partis.
Et puis au cours du repas j'ai encore plus gonflé, impossible de me lever de la table....j'ai fini par enlever mes collants sous la table en plein milieu du restaurant. Notre coeur était vraiment mais vraiment lourd. Mais, et je m'en souviendrais toute ma vie, nous avons décidé de cultiver cette capacité au bonheur malgré ce qui était entrain de se passer. J'ai discrètement (enfin j'espère) enlevé mes collants, je les ai roulé en boule, mis dans le sac à main aussi naturellement que possible et là nous sommes partis dans un fou rire pas possible! Cette bouffée de positivité dans la tourmente a été un tournant dans mon apprentissage du bonheur dans la douleur.

Nous sommes nés pour être heureux et ce qui est extraordinaire c'est que nous avons la possibilité d'avoir accès à ce bonheur quasi instantanément, si c'est ce que nous recherchons.
Le bonheur c'est comme l'oxygène du coeur...plus on l'exprime, plus on a la capacité de se réparer et plus on a de quoi renouveler les stocks!

Les filles ont raison...l'oxygène c'est la vie!

* prénoms changés...bien sûr!