Il y a 34 ans, un matin de printemps, l’état de santé d’une jeune femme atteinte d’une maladie grave s’est subitement détérioré. A l’agonie elle a dit au revoir à ses 2 petites filles de 3 et 7 ans et elle a quitté son foyer pour l’hôpital avec son mari. Plus tard dans la journée, son corps fatigué a cessé de fonctionner, elle a fermé les yeux et a quitté ce monde.
La mort est un sujet sacré dont on ne parle pas souvent, dont on a terriblement peur, accompagné bien souvent d’une douleur insoutenable et d’un chagrin qui semble inconsolable et ce quels que soient les mots.
La mort a croisé mon chemin un nombre de fois incalculable et pour cet "anniversaire", je voudrais seulement partager avec vous mes réflexions et surtout le témoignage de ma ferme ferme ferme assurance de l’existence du monde des esprits.
Quand le corps n’est plus capable de soutenir l’esprit (maladie, âge, traumatisme), l’esprit s’en va. C’est ça la mort. Ni plus, ni moins.L’esprit a besoin de continuer sa progression et donc il continue son chemin, comme prévu…
La mort c'est comme une journée de remise de diplôme de l’université de la vie, que nous finissons tous par avoir un jour ou l'autre. Nous serons tous diplômés, c’est la promesse. Nous passons quelques heures ou quelques années à étudier et à faire de notre mieux (ou pas) pour être à la hauteur, pour engranger un maximum de connaissances et pour progresser. Nous essayons de bien gérer notre temps de façon à être un maximum prêt pour le jour où nous sera remis ce fameux diplôme tant attendu. Ca, nous le savons avant d’entrer à l’université. Mais bien vite un voile d’oubli tombe devant nos yeux et ce farouche désir d’obtenir notre diplôme semble trop lointain pour nous en souvenir. Nous échouons parfois, mais nous nous relevons, nous travaillons encore plus, nous aidons les copains qui comprennent un peu moins bien que nous les cours (c'est en enseignant que l'on retient le mieux et que l'on progresse le plus). Notre seul et unique objectif quand on est à l'école, c'est ce diplôme et ces compétences qui nous permettront de continuer à vivre encore mieux après son obtention.
La mort c'est ça, c'est le diplôme. Cette vie est juste une préparation à ce diplôme qui nous donnera accès à la suite de notre existence, et notre qualité de vie et notre bonheur dépendront de notre capacité à aimer sans condition, à servir avec bon coeur et à offrir cette même opportunité aux millions de membres de notre famille de l'autre côté du voile qui attendent, patiemment, que nous leur donnions l'occasion de progresser. De nous il est attendu d’obtenir notre diplôme avec les honneurs…en d’autres termes, de rentrer à la maison avec honneur pour hériter des demeures qui nous attendent en fonction de notre fidélité. Là, s’ouvre à nous une vie où nous pouvons utiliser ce diplôme et travailler, avec toutes les compétences acquises et où nous pouvons continuer à progresser. C’est le monde des esprits.
La mort finalement n’est pas un état. Mais un évènement qui dure à peine quelques secondes. C’est une douce amie qui nous ramène à la maison, auprès de milliers d’amis passés par là et qui ont bien hâte de nous revoir !
Nous sommes notre esprit, pas notre corps.
Si le voile posé devant nos yeux pouvait se lever, nous verrions que rien n’est plus vivant, plus proche de nous, plus organisé, plus joyeux, plus splendide, plus occupé à enseigner et à sauver les milliards d’enfants de Père Célèste que le monde des esprits.
Rien n’est plus réel que le monde des esprits. Il existe, il est là, à portée de main. Tendez la main et vous y êtes. On y enseigne, on est enseigné et tout est dirigé par la Prêtrise. Il est grouillant d’activité. Il est magnifique il y a des jardins et des demeures préparées pour nous dont la splendeur et la grandeur défient l’imagination. C’est un lieu de réjouissance pour ceux qui ont accepté l’évangile. C’est un lieu d’attente parfois interminable pour ceux qui ne l’ont pas connu ou qui ne l’ont pas accepté. Avez-vous déjà attendu dans une salle d’attente bondée que votre tour vienne enfin ? Une heure dans cette salle d’attente peut nous sembler une éternité. Qu’en est-il de ceux qui attendent depuis des centaines d’années ?
David Brooks, pionnier du début du siècle dernier a partagé une expérience des plus sacrées.
Il venait de perdre sa femme et c’était difficile pour lui d’avancer.
« Je suis rentré à la maison, j’ai éteint la lumière et je me suis allongé sur le canapé pour me reposer un peu. J’étais à peine détendu lorsque j’ai entendu une voix magnifique, la voix de ma femme, entrain de prier. Oh ! Comme c’était merveilleux d’entendre cette voix magnifique que j’ai reconnu à la seconde où je l’ai entendu. A la fin de sa prière j’étais tellement tendu que j’osais à peine respirer par peur de perturber cette expérience grandiose. J’ai alors vu une lumière remplir la pièce, ce n’était pas une lumière brillante, mais une douce lumière qui partait du centre, pour former comme un rideau. Et j’ai vu s’ouvrir la plus belle des visions au monde, mon adorable femme. Elle se tenait à 4-5 pieds de moi.
Elle m’adressa la parole et me dit :
« David, j’ai vu ta peine et ton chagrin mais encore un peu de temps et tu seras avec moi et nous nous réjouirons de notre compagnie et de notre amour ensemble. J’ai voulu venir te voir avant mais la Prêtrise ne m’a donné l’autorisation que ce soir ».
Elle me dit que mon deuil la rendait triste et que je devais essayer d’être heureux et que lorsque j’avais besoin d’elle, il me suffisait de frapper et de prier et qu’elle serait à mes côtés même si je ne la reverrais pas avant que j’aille moi aussi dans le monde des esprits. Elle m’a ensuite invité à regarder dans le monde des esprits et m’a demandé ce que je voyais.
Je lui ai dit que je voyais un groupe de gens assis dans une salle ou un hall, assis à une table ou des bureaux, avec des carnets et des crayons.
Elle m’a demandé : « sais-tu qui sont ces gens ? »
Je lui répondis que je n’en reconnaissais aucun.
Elle m’a alors demandé si je me rappelais des personnes pour qui nous avions fait le travail pour les morts en 1929 et 1930.
Nous avions travaillé ensemble tout l’hiver à rassembler sa généalogie et à faire le travail au temple pour eux. Elle m’a alors dit qu’elle avait été appelée par la Prêtrise à enseigner l’évangile à ces gens là et qu’elle était très heureuse de le faire. Elle m’a demandé de ne plus la pleurer, qu’elle était à mes côté pas loin en permanence. Elle m’a dit au revoir. La lumière s’est alors rassemblée et elle est partie. Dès que cette vision s’est refermée, j’étais sur mes pieds, des larmes coulants à torrent sur mes joues. Cette fois, c’était des larmes de joie et non plus de tristesse. »
Cet endroit est tout prêt. Nous sommes observés, nous sommes aimés, nous sommes accompagnés. Nos familles qui ont passé le voile, ne sont pas loin. Ils se soucient bien plus de nous que ce que nous pensons.
« Dans l’evangile de Jésus Christ vous recevez de l’aide des 2 côtés du voile, ne l’oubliez jamais. Quand les déceptions et le découragement frappent, et ils frapperont, n’oubliez jamais que si nos yeux pouvaient s’ouvrir nous verrions des chevaux et des chariots de feu aussi loin que l’œil puisse voir rouler à une allure effrénée pour venir nous protéger. Les armées des cieux seront toujours là, pour défendre la postérité d’Abraham. » Jeffrey R Holland
« Nous avons plus d’amis derrière le voile que de ce côté ci et ils nous accueilleront plus joyeusement que vous n’avez jamais été accueillis par vos parent et amis dans ce monde. » Brigham young.
J’ai pleuré ma maman pendant des décennies, de très longues décennies. J’ai pleuré parce qu’elle me manquait, parce que je pensais avoir besoin de ses conseils pour réussir ma vie de femme et savoir comment surmonter les épreuves douloureuses de la vie.
Le jour où j’ai arrêté de pleuré pour moi, sur ma peine et mon chagrin, le jour où j’ai plutôt pensé à ce qu’elle vivait, le jour où j’ai compris, où j’ai profondément ressenti, qu’elle était vivante, qu’elle avait juste eu la bénédiction de passer de l’autre côté du voile, quand j’ai eu l’assurance qu’elle travaillait dur pour enseigner nos ancêtres, quand j’ai su qu’elle allait bien, qu’elle m’aimait et comptait sur moi, quand j’ai eu ce témoignage profond de la réalité du monde des esprits, mes larmes ont séché.
J’ai la profonde conviction que nous travaillons main dans la main dans l’œuvre du salut des enfants de Père Célèste…notre famille. Ma maman enseigne et prépare, et j’organise l’œuvre du temple de mon côté. Le jour où j’ai reçu ce puissant témoignage, que mes ancêtres comptaient sur elle, sur moi, sur ma famille vivante, les portes fermées de la généalogie se sont miraculeusement ouvertes. Nous nous aimons profondément l’une et l’autre et actuellement nous travaillons ensemble et nous comptons l’une sur l’autre pour accomplir notre travail, chacune de notre côté du voile. Peu de choses ont plus d'importance que le travail que nous accomplissons chacune.
Ma maman n’est pas morte. Elle vit. Elle me manque bien sur. Mais le travail qu’elle accomplit, les fabuleuses expériences qu’elle vit sont bien plus importantes que son absence physique de mon côté du voile. Et cela m'apporte beaucoup de joie...pour elle.
La mort est elle injuste ? Non.
Une fois notre mission accomplie, nous rentrons, c’est le plan que nous avons accepté, c’est le plan d’un Père Céleste aimant au-delà de toute mesure. Quel que soit notre âge.
Nous pleurons parce que l’absence est douloureuse et le choc de la nouvelle du départ peut être lourd à porter.
Mais nous avons le droit de nous réjouir. C’est comme un appel à servir en mission. La mort permet la relève sur terre et la mise à part de ce nouveau missionnaire. Il y a des milliards et des milliards d’enfants de notre Père Célèste qui attendent d’être enseignés. Qui peut les enseigner ? Des esprits justes et fidèles appelés à servir.
"De l'autre côté du voile il y a peut être 70 milliards de personnes. Ils ont besoin du même évangile et des relèves s'effectuent ici pour aider au travail du Seigneur là-bas. Chaque relève de cette vie d'une personne juste est aussi un appel à servir dans un nouvel appel. Bien que ceux qui sont partis nous manquent terriblement ici, des centaines sentent leur influence là-bas. Un jour ces centaines remercieront ceux qui se sont endeuillés en laissant partir des personnes de choix, de façon à ce qu'ils puissent aider des centaines de l'autre côté. Pour Dieu, le talent et l'amour ne sont jamais gâchés". Elder Maxwell
Si vos larmes coulent, sachez que vous êtes tendrement aimés par des centaines, des milliers, de l’autre côté du voile. Sachez que ceux que vous aimez sont bien vivants et qu’ils pensent à vous tellement plus que ce que vous pensez. Pensez à eux, non pas comme ils étaient, mais comme ils sont, parce ce qu’ils ont été, ils le sont toujours. Parlez d’eux au présent, pas au passé. Parce qu’ils sont vivants. Ma maman aime toujours autant la danse classique et le camembert. Le jour où nous passerons le voile nos yeux s’ouvriront et nous comprendrons. Nous n’aurons plus besoin de la foi, parce que comme le frère de Jared, nous saurons. Et nous nous dirons… « ah oui, c’était donc vrai …»
« La mort est à peine une virgule, pas un point d’exclamation ! » Elder Maxwell
Et de tout ça, j'en suis farouchement convaincue.
